Hier

Avant la révolution

La représentation imagée d’une audience judiciaire a des siècles d’existence. Le genre connaît une diffusion élargie à partir du XVIe siècle, grâce à la gravure.
Quelques exemples attestent de la diversité des sujets : un événement exceptionnel, comme l’affrontement entre un magistrat et Henri II, une cérémonie solennelle, dite « lit de justice » ou encore une séance ordinaire au tribunal du Châtelet.
À la fin de l’Ancien Régime, les « causes célèbres » inspirent les artistes.

Image n°1 : Un magistrat protestant face au roi de France, 1559. Version allemande d'après une gravure de Perrissin et Tortorel.


Anonyme. 1570. Gravure, 20,5x27,2cm.
Le 10 juin 1559, Henri II se rend à une audience du Parlement de Paris, accompagné de membres de son conseil privé. Assis sous un dais fleurdelisé, il entend Anne Du Bourg, tourné vers lui, qui prend la défense des protestants persécutés. Le magistrat conduit à la Bastille, à gauche, sera condamné à mort et exécuté..

© Ordre des avocats de Paris


Image n°2 : Le lit de justice tenu par Louis XV le 22 février 1723.


Anonyme. XVIIIe siècle. Gravure, 31x20cm.
Au sens strict du terme, le lit de justice désigne le trône orné d’un dais où siège le roi lorsqu’il préside une séance solennelle du Parlement de Paris. Par extension, le lit de justice désigne la cérémonie elle-même. Celle-ci se tient au Palais de Justice de Paris, pour célébrer la majorité du souverain, fixée à 13 ans. La légende donne le détail de toutes les personnalités présentes..

© Ordre des avocats de Paris


Image n°3 : Audience au Châtelet sous le règne de Louis XV.


Anonyme. XIXe siècle. Gravure, 15x20cm.
Avant la Révolution, le Châtelet de Paris est une importante juridiction, dotée notamment de pouvoirs de police au sens large du terme, sous la direction du Lieutenant général de police. Il s’agit ici d’une audience où comparaissent des voleurs et des prostituées. Cette représentation n’existait au XVIIIe siècle qu’en peinture. Elle a été vulgarisée par la gravure un siècle plus tard..

© Ordre des avocats de Paris


Image n°4 : Les magistrats de Paris sauvent une innocente, 1786.


Anonyme. XVIIIe siècle. Gravure, 36,8x25cm.
En 1781, Marie Salmon, servante chez des bourgeois de Caen, est accusée à tort d’avoir empoisonné le maître de maison. Elle est condamnée à être brûlée vive par les juges de Caen en 1782. De graves irrégularités de procédure sont révélées et l’affaire, qui passionne l’opinion publique, est renvoyée devant les parlements de Rouen puis de Paris.Ce dernier proclame l’innocence de l’intéressée, fêtée par une foule enthousiaste..

© Ordre des avocats de Paris