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Quelques grandes affaires

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, plusieurs procès passionnent l’opinion et mobilisent les dessinateurs.
Les procès de Zola et de Dreyfus, indissolublement liés, suscitent d’innombrables représentations des différents acteurs : accusés, magistrats, avocats, témoins…
Dans d’autres affaires, c’est l’accusée qui retient l’attention. Les dessinateurs en révèlent alors la physionomie : Thérèse Humbert, à l’origine d’une monumentale escroquerie, ou Marguerite Steinheil, impliquée dans une indissoluble énigme criminelle.

Image n°1 : Le premier procès Dreyfus.


Albert Bellenger. L’Illustration. 22 décembre 1894. 22x32,5cm.
En 1894, l’affaire Dreyfus ne fait que débuter. Ce croquis la présente au public. L’accusé, debout au premier plan, avec ses avocats assis derrière lui, répond au président du conseil de guerre. Ce dernier et ses assesseurs siègent devant un monumental Christ en croix, présent dans tous les prétoires avant la séparation des églises et de l’État. L’armée et la religion dominent symboliquement cette scène très sobre..

© Ordre des avocats de Paris


Image n°2 : L’avocat Fernand Labori plaidant pour Zola.


Paul Renouard. recueil de gravures : L’Affaire Dreyfus. 1898. Eaux-fortes, 49,8x34cm.
Émile Zola comparaît en cour d’assises en février 1898 pour avoir prétendument diffamé l’armée dans son célèbre « J’accuse ! », où il prend fait et cause pour Dreyfus. L’un de ses défenseurs, Labori, retient l’attention par sa combativité.L’artiste a représenté différentes attitudes de l’avocat qui mettent en valeur sa gestuelle, notamment ses effets de manche..

© Ordre des avocats de Paris


Image n°3 : La révision du procès Dreyfus.


Louis Rémy Sabattier. L’Illustration. 3 juin 1899. 22x32cm.
En juin 1899, la Cour de cassation décide que le procès Dreyfus doit être révisé.Elle rend son arrêt à la suite du rapport présenté en ce sens par le président Ballot-Beaupré. L’artiste a représenté le magistrat en pleine lecture. L’orateur paraît serein et concentré ; sa robe, ornée du collet d’hermine qui rappelle son rang de président, contribue à renforcer l’autorité de celui qui affirme la prééminence du droit..

© Ordre des avocats de Paris


Image n°4 : Thérèse Humbert.


Noël Dorville. Le Procès Humbert. 1903. 27x38cm.
Pendant 17 années, Thérèse Humbert, dont le beau-père fut ministre de la Justice et premier président de la Cour des comptes, affirme attendre un héritage considérable à l’issue d’un interminable procès en succession. Elle emprunte sans compter et fréquente la meilleure société parisienne. En 1902, l’escroquerie apparaît au grand jour : il n’y a pas d’héritage ! Le procès de la « Grande Thérèse » est suivi par la France entière, à la fois scandalisée et fascinée..

© Ordre des avocats de Paris


Image n°5 : Le procès de Marguerite Steinheil.


Paul Renouard. L’Illustration. 13 novembre 1909. 41x60cm.
Mme Steinheil est retrouvée ligotée à son domicile en 1908, non loin de son mari et de sa mère, tous deux assassinés. Ses déclarations incohérentes la font soupçonner et renvoyer en cour d’assises où elle est finalement acquittée, sans rien révéler sur les circonstances du drame. Le croquis de Paul Renouard est présenté entre quatre portraits photographiques de l’accusée, aux multiples jeux de physionomie. Les photos durant l’audience seront tolérées jusqu’en 1954..

© Ordre des avocats de Paris