Hier

Dessins d'hier pour aujourd'hui ?

Depuis 200 ans, le spectacle que constitue une audience judiciaire présente une certaine unité.
Le mobilier de nombreuses salles d’audience et les tenues vestimentaires des justiciables comme du public ont naturellement changé, mais les robes d’avocats et de magistrats paraissent immuables et la disposition des différents acteurs dans le prétoire n’a guère varié.
Depuis la loi du 6 décembre 1954, l’interdiction de prendre des photographies en cours d’audience a rendu plus nécessaire que jamais la présence des dessinateurs dans les prétoires.
Cette relative continuité engendre des thèmes communs entre les artistes d’hier et d’aujourd’hui, ce qui ne peut qu’encourager les rapprochements et les comparaisons.

Image n°1 : Le deuxième procès Dreyfus.


Paul Renouard. Recueil de gravures : L’Affaire Dreyfus. 1899. Eau-forte, 27,5x41,4cm.
L’artiste désireux de donner une vue générale de l’audience procède à des choix.Dans ce croquis, Renouard a privilégié des journalistes ou sténographes qui sont de dos à gauche, avec Dreyfus debout au second plan. À droite, figure le public avec au premier plan une veuve, sans doute l’épouse du colonel Henry, mort après avoir avoué être responsable d’un faux document contre Dreyfus.Un dessin, même documentaire, n’est jamais neutre….

© Ordre des avocats de Paris


Image n°2 : La cour écoutant le réquisitoire de l’avocat général au procès de Thèrèse Humbert.


Charles Léandre. 1903. Lithographie, 37x52cm.
Pour restituer la complexité et la richesse du spectacle que constitue l’audience, l’artiste peut juxtaposer une scène principale et de multiples croquis de moindre importance. Léandre a représenté ici les juges de la cour d’assises entourés d’une galerie de portraits mêlant gens de robe, témoins et simples spectateurs..

© Ordre des avocats de Paris


Image n°3 : Un témoin à la barre au procès de Thèrèse Humbert.


Paul Renouard. 1903. Dessin au crayon, 35,5x27cm.
D’une salle d’audience à l’autre, la barre peut changer d’aspect et chaque témoin qui vient déposer constitue un nouveau sujet pour l’artiste. Celui-ci a été dessiné il y a plus d’un siècle, mais l’attitude qu’il adopte, en acteur occasionnel de la scène judiciaire, est toujours de mise aujourd’hui : devant les magistrats, il convient de se découvrir… et de dire la vérité..

© Ordre des avocats de Paris


Image n°4 : Le réquisitoire de l’avocat général : procès Zola.


Henry Meyer. Le Petit Journal. 6 mars 1898. 45x31cm.
Le moment où le représentant du ministère public se lève pour requérir est toujours un temps fort de l’audience. Tous les regards convergent alors vers l’orateur. Le dessinateur n’échappe pas à la règle et nous offre, de procès en procès, une galerie d’accusateurs qui diffèrent par la forme mais n’en présentent pas moins un air de famille..

© Ordre des avocats de Paris


Image n°5 : Renouard et Léandre.


Noël Dorville. Le Procès Humbert. 1903. 15x21cm.
Les artistes familiers des prétoires forment une petite confrérie. Comment résister à la tentation de croquer son semblable ? Lors du procès de Thérèse Humbert, Renouard a été pris sur le vif par Léandre et par Dorville, lequel a également restitué la physionomie de Léandre : trois noms inséparables de l’histoire du dessin d’audience et dont les œuvres figurent dans cette exposition..

© Ordre des avocats de Paris


Image n°6 : Renouard.


Charles Léandre. L’Affaire Humbert. 1903. 19x13cm.
Les artistes familiers des prétoires forment une petite confrérie. Comment résister à la tentation de croquer son semblable ? Lors du procès de Thérèse Humbert, Renouard a été pris sur le vif par Léandre et par Dorville, lequel a également restitué la physionomie de Léandre : trois noms inséparables de l’histoire du dessin d’audience et dont les œuvres figurent dans cette exposition..

© Ordre des avocats de Paris